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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 20:42

                          LES BANQUES, en comprendre les mécanismes et les risques attachés !!!!!

 

-L’activité traditionnelle d’une banque est organisée autour de trois métiers principaux, et à chaque activité correspond un ou plusieurs risques :

Faire de  L’intermédiation-transformation qui consiste à transformer une ressource à court terme en crédits à long terme (les emplois longs) ; cette activité génère des risques de taux, de liquidité et de crédit.

Gérer des actifs financiers pour son propre compte (risques de marché) ou pour celui des clients (risques opérationnels et de réputation)

Mettre en place des financements structurés et spécialisés pour les entreprises (ingénierie financière et fiscale engendrant des risques de crédit ou de contrepartie).

Le risque de marché est un risque de perte dus aux changements de prix et de marché, de corrélations entre actifs et de niveaux de volatilité ; les risques portent sur les portefeuilles du trading book, sur ceux du banking book, sur les positions cash et sur les positions en produits dérivés. Ce risque est celui que l’on subit aussi en tant qu’investisseur (risque que les investissements perdent de la valeur).

 

Le risque de contrepartie est le risque de perte sur créances ou sur titres. Quand une banque a des positions sur les pays souverains de la zone euro, elle supporte à la fois un risque de marché (hausse des taux, donc baisse des cours) et un risque de contrepartie (perte en capital).

Les risques opérationnels proviennent des pertes dues à l’inadaptation ou à la défaillance de procédures internes, de système de contrôles défaillant ou  d’événements externes (catastrophes naturelles, changement législatifs et réglementaires).

Le risque de change (porté au bilan) vient de la détention de ressources et d’emplois dans des devises différentes et peut très vite occasionner des pertes significatives en cas d’évolution défavorable des cours des monnaies.

Les deux risques majeurs de taux d’intérêt à gérer au sein d’une banque sont le risque de hausse des taux courts (renchérissement des conditions de refinancement des emplois de long terme à taux fixe) et le risque de baisse des taux longs (rentabilité plus faible de la banque commerciale sur le rendement futur de crédits à taux fixe). Ce sont les risques majeurs d’un établissement financier. Il existe des instruments dérivés de couverture du risque de taux long, mais par expérience les banquiers couvrent plus leur risque à la hausse des taux courts  que leur risque à la baisse des taux longs. Les positions de couverture du risque de taux long sont parfois difficiles à justifier d’un point de vue comptable (conception des normes IFRS). Il y a enfin le risque de change porté au bilan. Ce risque est matérialisé par la détention de ressources et d’emplois dans des devises différentes.

 -Si l’on en vient aux risques de la période présente, la solidité d’une banque et donc sa faible probabilité de faillite suppose une situation confortable en termes de liquidité et de solvabilité ; l’horizon des agents qui ont des besoins de financement est de plusieurs années, tandis que l’épargne des ménages doit rester liquide et à court terme. Cette différence ne rend pas l’échange direct possible. Le financement intermédié apparaît et les banques sont les seuls agents qui peuvent transformer des ressources court terme en crédits à moyen et long terme à l’économie en accumulant des positions de transformation.

Ces positions génèrent des risques (Asset and Liability Management - ALM) qui correspondent à la gestion des risques actifs/passifs (risques structurels d’une banque). Ce sont les risques de taux (instabilité de l’écart entre taux longs et taux courts) ou des risques de liquidité (capacité de la banque à assurer le refinancement de ses activités).   Pour assurer qu’une banque maîtrise son risque de liquidité et il faut pouvoir évaluer les éléments suivants - niveau des réserves en titres liquides, sécurisés et bien notés de l’établissement et la capacité de ces titres à être facilement négociables, y compris dans des situations perturbées. Il faut regarder dans le bilan des banques les encours de ces derniers, - capacité de refinancement de la banque sur les marchés ou auprès de la Banque Centrale, c'est-à-dire la richesse du « collatéral » mobilisable (titres privées éligibles aux appels d’offres BCE ; créances hypothécaires et créances aux collectivités bien notées) ou pouvant être adossé aux émissions d’obligations sécurisées, - stabilité des ressources à vue et de l’épargne longue collectée auprès des clients, -besoins de liquidité maîtrisés afin de supporter un choc violent à la hausse des coûts de liquidité ( Il faut sans doute renforcer les stress tests).Les nouveaux ratios prévus LCR (Liquidity Coverage Ratio) et NSFR (Net Stable Funding Ratio) ont pour objectif de faire en sorte que l’adéquation entre la maturité des emplois accordés et celle de leur refinancement soit la plus forte possible. On va gagner en sécurité du système bancaire mais perdre en rentabilité.  Le LCR qui remplace le coefficient mensuel de liquidité, va mesurer la capacité d’un établissement à survivre à une période de stress intense d’une durée d’un mois (rapport entre les disponibilités à 30 jours et les exigibilités à 30 jours). Le NSFR est quant à lui le rapport entre le montant des financements stables et disponibles (fonds propres et ressources réelles supérieures à un an) et le montant des besoins en financement supérieurs à un an; toutefois maintenir un ratio emplois/ressources de financement à un an supérieur à 100% réduit les capacités de transformation des échéances et l’emploi à long terme de ressources empruntées à court terme qui est la base du métier de banquier !  La remise en cause de ce métier va réduire la marge de transformation des banques (écart entre le rendement des crédits à long terme et le coût de la ressource à court terme), peser sur leur rentabilité et avoir des effets dépressifs sur le financement de l’économie !!!

A ce stade Les banques auront-elles suffisamment de fonds propres pour développer leurs activités de prêts et faire face à de fortes dépréciations d’actifs ? Si les marchés ont la conviction que le système bancaire est insuffisamment capitalisé (ratios de solvabilité en deçà des seuils) et s’ils ont la conviction que les Etats, le FMI, l’UE et les fonds de garantie (créés récemment) ne sont pas en mesure de le solvabiliser de façon importante, alors on se pourrait se trouver dans la situation qui entrainerait une décroissance de l’économie réelle, une chute des actifs financiers, une hausse des provisions sur le compte de résultat et des destructions de fonds propres bancaires entrainant des risques sur la solvabilité des banques et la viabilité du système de financement et de conservation des valeurs (pouvoir d’achat pour le futur) .

 

A ce jour comment ces risques sont ils évalués dans les banques ? Il faut  pouvoir distinguer au niveau des normes comptables IFRS ce qui relève pour les positions sensibles du Banking book (moins values latentes qui n’impactent pas le compte de résultat) et ce qui relève du trading book (moins-values latentes qui impactent directement le compte résultat).A ce stade le compte de résultat (la solvabilité des banques) n’est pas menacé puisque la grande majorité des positions  sont insérées dans le banking book. Mais il faut pouvoir également étudier les positions sensibles de dettes souveraines en zone euro ayant une probabilité forte de défaut et les positions sensibles de dettes souveraines en Zone euro sujettes à de fortes dépréciations de leurs Mark to Market. Dans le premier cas, les Commissaires aux comptes demanderont des provisions qui impacteront le coût du risque et partant le résultat net courant ainsi que les fonds propres ; on en revient à la question de la solvabilité. Le ratio de solvabilité est évalué par les stress tests. La liquidité est en revanche un problème différent. Un établissement financier peut être solvable  et suffisamment capitalisé mais faire faillite pour une raison de non liquidité . Il faut donc pouvoir tester  sa liquidité, l’exercice de modélisation est excessivement difficile puisqu’il s’agit de mesurer la confiance que les clients ont en leur banque et la confiance des banques entre elles. La plupart des crises sur les marchés financiers sont liées à des problèmes de liquidité. A l’impossibilité pour certains d’acheter des actifs financiers ou à l’obligation d’autres acteurs de vendre. Les raisons en sont multiples - excès d’endettement interdisant d’acheter des actifs financiers, - perspectives de rentabilité des actifs financiers trop faibles au regard des coûts de financement des positions (absence d’acheteurs et présence de vendeurs) - règles prudentielles conduisant à des ventes forcées - contraintes commerciales conduisant à vendre  pour faire face aux retraits de clients particuliers ou institutionnels, -  pilotage du compte de résultat conduisant à vendre des actifs sains pour financer les moins-values sur d’autres actifs.

Depuis quelques mois en Zone euro, la BCE assure quasiment seule la liquidité ; le déficit de confiance du public vis-à-vis des banques et des banques vis-à-vis d’autres banques disparaitra avec un retour progressif à la normale  du fonctionnement du marché interbancaire. Aujourd’hui la BCE se substitue au marché interbancaire en injectant des liquidités en quantité illimitée dans le système, en mettant en place des appels d’offres extraordinaires sur des durées anormalement longues pour un institut d’émission.     

On comprend après cette description succincte des mécanismes bancaires que les réformes (type Bale III), qui créent un lien entre niveaux de fonds propres requis par rapports aux risques pris (mais sur quelles bases fonde-t-on ces rapports), cherchent à limiter le risque systémique (maitrise de la création monétaire, qui de par la multiplicité des produits et couvertures a échappée au contrôle des Institutions Centrales !!!) ; mais faut-il surveiller les bilans des banques ou faut-il suivre les encours des produits financiers et pour cela tenir les places de marché comme seul lieux d’échange.

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